Armée de l'air érythréenne

L'Armée de l'air érythréenne (ERAF), créée en 1994 après l'indépendance du pays, est une force aérienne de petite taille et à vocation régionale. Sa structure est centrée autour de sa base principale à l'aéroport international d'Asmara, qui sert d'installation à usage mixte civil et militaire, et est organisée en environ huit escadrons. L'équipement initial était composé d'aéronefs hérités de l'Armée de l'air éthiopienne.

Sur le plan opérationnel, les capacités de l'ERAF sont limitées et principalement orientées vers la défense de l'espace aérien érythréen et le soutien aux forces terrestres. Son expérience opérationnelle la plus significative a été la guerre de 1998-2000 avec l'Éthiopie, au cours de laquelle elle a affronté des moyens aériens éthiopiens. La principale force de combat de cette armée est dérivée d'une petite flotte de chasseurs à réaction vieillissants de l'ère soviétique. Cependant, la disponibilité opérationnelle de ces aéronefs est discutable. Une résolution des Nations Unies a interdit l'assistance technique militaire, ce qui a probablement exacerbé les problèmes préexistants de maintenance et le manque d'expertise technique pour ces aéronefs de fabrication russe.

La doctrine stratégique de l'Armée de l'air érythréenne est fortement influencée par la relation prolongée et souvent hostile du pays avec l'Éthiopie voisine. Les rôles doctrinaux principaux sont le maintien de la souveraineté aérienne et la neutralisation des missions air-sol ennemies en cas de conflit. La doctrine militaire globale semble être défensive, façonnée par la topographie du pays et la menace perçue de son voisin plus grand.

Il n'y a pas de programmes de modernisation significatifs connus publiquement en cours pour l'Armée de l'air érythréenne. La force n'a pas effectué d'acquisitions majeures de nouveaux aéronefs ces dernières années, et ses ressources limitées sont probablement concentrées sur la tentative de maintenir son inventaire existant et vieillissant. Ce manque de modernisation contraste avec celui de ses rivaux régionaux et limite la capacité de l'ERAF à projeter sa puissance.

Sur le plan régional, l'Armée de l'air érythréenne est positionnée presque entièrement dans le contexte des dynamiques de sécurité de la Corne de l'Afrique, en particulier sa rivalité avec l'Éthiopie. Son implication historique dans les conflits régionaux ne s'est pas traduite par une capacité de projection de puissance plus large. À l'échelle mondiale, l'ERAF n'a pas de positionnement ou d'influence significatifs. Les défis liés au maintien de sa petite flotte obsolète, aggravés par les restrictions internationales et le manque de ressources, limitent ses capacités opérationnelles et son impact stratégique.