Armée de l'air sénégalaise

L'Armée de l'Air Sénégalaise est structurée et équipée principalement pour soutenir les forces terrestres, en mettant l'accent sur la contre-insurrection, la surveillance des frontières et la mobilité tactique. Sa doctrine stratégique est façonnée par les menaces de sécurité intérieure, notamment dans la région de la Casamance, et par ses engagements en faveur de la stabilité régionale et des opérations internationales de maintien de la paix. Ceci est étayé par des relations étroites de formation et de soutien avec la France et les États-Unis, la Turquie apparaissant comme un fournisseur clé de capacités spécifiques.

Les capacités opérationnelles de l'armée de l'air reposent sur une flotte restreinte mais de plus en plus moderne. Ces dernières années, elle a utilisé ses moyens à voilure tournante et ses nouveaux avions d'attaque légers au combat. Lors d'opérations militaires de grande envergure contre le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) le long de la frontière gambienne en mars 2022, l'armée de l'air a employé des hélicoptères d'attaque Mi-24/35 et des avions d'attaque/reconnaissance légers KAI KA-1S pour mener des campagnes de bombardement. Ces frappes aériennes ont été, pour la première fois, appuyées par des drones d'observation fournis par la Turquie pour le ciblage. La flotte de transport de l'armée de l'air est cruciale pour le déploiement des troupes sénégalaises, tant pour la sécurité intérieure que pour les interventions régionales, telles que la mission de la CEDEAO en Gambie.

Un effort de recapitalisation significatif est en cours pour remplacer les plateformes vieillissantes. Pour améliorer le transport tactique et la logistique, notamment pour soutenir les déploiements de l'ONU, l'armée de l'air remplace ses anciens Fokker F-27 par de nouveaux appareils de transport. Une commande de deux Airbus C295W a été passée en 2021, le premier ayant été livré en juillet 2022 et le second étant attendu fin 2023. Ceux-ci complètent les avions CN235-220 existants, dont l'un est une variante dédiée à la patrouille maritime acquise en 2021.

Les capacités d'attaque légère et d'entraînement ont été directement modernisées. Quatre avions KAI KA-1S ont été mis en service à partir de 2020 et ont depuis été utilisés comme plateformes de reconnaissance et de soutien en Casamance. Cette acquisition a fait suite à l'annulation d'une commande de quatre avions d'entraînement à réaction Aero L-39NG passée en 2018. L'infrastructure de formation des pilotes est également en cours d'amélioration ; l'école de l'armée de l'air a pris livraison d'un hélicoptère Schweizer 300C en 2021 et en a commandé cinq autres pour la formation initiale (ab-initio) et la formation au vol aux instruments. Cela fait partie d'un effort plus large de renforcement des capacités techniques, qui comprend la révision des hélicoptères Mi-35P et Mi-171Sh.