F-14 Tomcat
Informations clés
Catégorie | Avions de combat |
Pays d'origine | 🇺🇸 États-Unis |
Fabricant | Grumman |
Premier vol | 21 décembre 1970 |
Mise en service | 1972 |
Unités produites | 712 unités |
Prix unitaire moyen | $38 millions |
Description
Tout d'abord, un peu d'histoire... Pourquoi « TOMCAT » ? Cela n'a, bien sûr, rien à voir avec le chat Tom qui agit toujours bêtement à la poursuite de la souris Jerry, qu'il n'attrape d'ailleurs jamais. Non, ce Tomcat-là avait de vraies griffes et était beaucoup moins bête. Et il fut nommé ainsi parce qu'il coûta sa carrière à un amiral : Tom Connelly, celui qui rendit possible la genèse du Chasseur n°14 dans l'inventaire américain...
Tout se passa le jour où le sénateur McNamara, qui n'avait pas une opinion favorable des militaires, voulait à tout prix vendre le F-111 à l'Air Force et à la Navy. McNamara ne voulait rien entendre sur les mauvaises performances de l'appareil sur porte-avions et insistait pour faire passer la « pilule »... Alors, l'amiral Connelly, complètement outragé, se tint devant le Congrès et déclara haut et fort : « Sénateur, la foi de toute la Chrétienté ne suffirait pas à faire du F-111 un chasseur ! » Cette déclaration suffit à enterrer le F-111 pour toujours... ainsi que l'amiral lui-même. Mais le F-14 était né...
Et en mémoire de cet amiral audacieux, la société Grumman nomma son chasseur « Tomcat », le chat de Tom. Le F-14 Tomcat fut l'un des chasseurs américains les plus célèbres de l'ère de la Guerre Froide, rendu populaire par de nombreux romans et films, dont le mémorable Top Gun.
La géométrie variable fut adoptée pour cet avion extraordinaire après plusieurs tentatives infructueuses avec des conceptions à ailes fixes. C'était la solution technique à un problème délicat : selon le cahier des charges, le nouvel appareil devait pouvoir intervenir à très longue distance, ce qui impliquait qu'il devait pouvoir patrouiller pendant de longues heures (à basse vitesse et attendre le bon moment) tout en ayant la capacité de gagner la supériorité aérienne dès l'engagement.
Un avion capable d'effectuer ces deux missions doit pouvoir s'« optimiser » en vol. D'où le choix judicieux de la géométrie variable. Ses ailes se déploient automatiquement (contrairement au Tornado et au MiG-23 Flogger) à basse vitesse pour augmenter la portance et la maniabilité, notamment lors des phases critiques de décollage et d'atterrissage (le Tomcat avait une distance de décollage plus courte que l'Eagle : moins de 600m). Mais à mesure que les ailes se rétractaient progressivement avec l'augmentation de la vitesse, la traînée diminuait et le Tomcat devenait un « chat échaudé ».
Mais l'un des principaux avantages de cet appareil résidait dans son radar à longue portée : le F-14 pouvait engager un agresseur avant d'être lui-même détecté, grâce à son radar Hughes AWG-9, capable de suivre jusqu'à 24 cibles et d'en engager 6 simultanément tout en balayant l'espace tridimensionnel.
Dès son entrée en service, le Tomcat embarquait un formidable canon Vulcan de 20mm, qui crachait du plomb à 6 000 coups par minute. Il n'était pas question de répéter la même erreur qu'au Vietnam. En plus de son canon interne, il emportait trois types de missiles : AIM-9 Sidewinder (combat visuel), AIM-7 Sparrow (moyenne portée) et AIM-54 Phoenix (longue portée). Le F-14 pouvait également emporter une charge offensive de 5 900 kg, composée de missiles air-sol de toutes portées ainsi que de bombes non guidées et guidées. L'arme air-air de prédilection du Tomcat était le remarquable missile AIM-54 Phoenix, d'une portée de 160 km, couplé à son radar AWG-9. Même à l'époque de la Guerre Froide, peu de pays pouvaient se permettre d'acquérir ce chasseur très coûteux (environ 38M $ l'unité), malgré ses hautes performances. Le Tomcat ne fut exporté qu'en Iran, qui souhaitait dissuader les fréquentes incursions soviétiques dans son espace aérien, avec 80 unités livrées.
L'un de ses désavantages était sa motorisation : le Pratt & Whitney TF30. Le même moteur qui équipait le F-111... Ce moteur le handicaperait pendant une partie significative de sa carrière opérationnelle, causant de nombreux crashs et la mort de pilotes. Il ne pouvait pas gérer les manœuvres à forte incidence. Et pourtant, le Tomcat était un chasseur, non conçu pour voler uniquement en ligne droite... Lors des engagements ACMI (Air Combat Maneuvering Instrumentation) contre des F-15 ou F-16, le TF30 tombait souvent en panne lorsque le Tomcat cabrait à plus de 60° d'incidence et était presque toujours irrécupérable.
En combat à longue portée, le Tomcat sortait presque toujours victorieux. Mais en combat rapproché, les Eagles dominaient sans conteste... Ironiquement, le Tomcat trouverait enfin le moteur parfait au crépuscule de sa carrière : le General Electric F110.
Trois versions principales de cet appareil peuvent être distinguées : - F-14A : Intercepteur tout temps biplace pour l'US Navy. Des modifications furent introduites tardivement dans sa vie pour ajouter la capacité d'utiliser des munitions à guidage de précision. 545 F-14A furent livrés à l'US Navy et 79 à l'Iran. Les 102 derniers F-14A furent livrés avec une version améliorée du moteur TF30-P-414A. De plus, le 80e F-14A construit pour l'Iran fut livré à l'US Navy. - F-14A + Plus ou F-14B : Version améliorée du F-14A avec des moteurs GE F110-400. Une grande partie de l'avionique et le radar AWG-9 furent conservés. 38 nouveaux appareils furent construits, et 48 F-14A furent convertis au standard B. À la fin des années 1990, 67 F-14B furent modifiés pour prolonger leur durée de vie structurelle et améliorer l'avionique offensive et défensive. Cette nouvelle version fut nommée F-14B Upgrade. - F-14D Super Tomcat/Bombcat : La version opérationnelle finale du F-14. Les moteurs TF30 d'origine furent remplacés par des moteurs GE F110-400, similaires à ceux du F-14B. Le F-14D disposait également d'une nouvelle avionique numérique, d'un cockpit tout-écran (« all-glass cockpit ») et d'un nouveau radar APG-71 pour remplacer l'AWG-9. 37 appareils furent construits, et 18 F-14A furent mis à niveau.
Super Tomcat 21 : Une version équipée de supercroisière, d'une signature radar réduite, d'une plus grande endurance et d'autres caractéristiques. Dick Cheney, qui était alors Secrétaire à la Défense, ordonna la fin du programme F-14 en commandant la destruction des chaînes d'assemblage des avions. Il décida également de développer le F/A-18 E/F Super Hornet, destiné à assumer le rôle qui aurait pu être rempli par ce Super Tomcat.
La dernière mission de combat du F-14 eut lieu le 8 février 2006. Il s'agissait d'une opération de bombardement en Irak. Le dernier vol d'un F-14 américain eut lieu le 4 octobre 2006. De nombreux appareils furent donnés à des musées, tandis que d'autres furent ou sont en cours de démantèlement pour éviter qu'ils ne soient utilisés clandestinement comme pièces de rechange par l'Iran. Une triste fin pour une légende...
Spécifications techniques
Version: F-14A | |
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Équipage | 1 pilot + 1 WSO |
Portée opérationnelle | 1 231 km (765 mi) |
Vitesse maximale | 2485 km/h (1544 mph) |
Surface alaire | 52,5 m² (565,0 sqft) |
Envergure | 19,6 m (64,1 ft) |
Hauteur | 4,9 m (16,0 ft) |
Longueur | 19,1 m (62,7 ft) |
Plafond de service | 17 069 m (56 001 ft) |
Masse à vide | 18 191 kg (40 104 lbs) |
Masse maximale au décollage | 33 724 kg (74 349 lbs) |
Taux de montée | 152,0 m/s (498,7 ft/s) |
Motorisation | 2 x turbojets Pratt & Whitney TF30-P-412A produisant 5602 kgf chacun |
Siège éjectable | Martin-Baker GRU-7A |
Pays opérateurs actuels
Pays | Unités | ||
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Iran | 41 |
Tous les opérateurs
Armement
Charge de missiles :
- Air-to-Air Medium-Range AIM-7 Sparrow
- Air-to-Air Long-Range AIM-54 Phoenix
- Air-to-Air Short-Range Raytheon AIM-9 Sidewinder

