Ka-50 Hokum "Black Shark"

Le développement du Ka-50 est né d'une exigence soviétique des années 1980 pour un hélicoptère d'attaque de nouvelle génération, menant au prototype V-80Sh-1, prédécesseur du Ka-50. La production de l'hélicoptère a été mandatée par le Conseil des ministres soviétique le 14 décembre 1987. La conception, entreprise par le bureau d'études Kamov, a utilisé le système de rotor coaxial de la firme, éliminant le besoin d'un rotor de queue et améliorant la maniabilité. Lors des essais opérationnels en 1985-1986, la charge de travail du pilote a été jugée comparable à celle d'un pilote de chasseur-bombardier. Suite aux évaluations initiales en vol et des systèmes, un lot de production initial a été commandé en 1990, et le Ka-50 a été dévoilé publiquement en mars 1992 au Royaume-Uni. Le « Ka-50 » a fait ses débuts au Mosaeroshow '92 à Joukovski en août 1992, et sa première apparition à l'étranger le mois suivant au Salon aéronautique de Farnborough. Le président russe a autorisé sa mise en service au sein des Forces terrestres russes le 28 août 1995.

Le Ka-50 intègre un système de rotor coaxial contrarotatif, caractéristique de la conception Kamov, qui élimine l'exigence d'un rotor de queue et améliore les capacités acrobatiques de l'hélicoptère. Conçu en mettant l'accent sur la survivabilité, le Ka-50 est doté d'un blindage de cockpit étendu et intégral, conçu pour protéger contre les obus perforants de 12,7 mm et les fragments de projectiles de 23 mm. Les pales de rotor sont conçues pour résister à de multiples impacts d'armes automatiques terrestres. Le Ka-50 est équipé d'un siège éjectable NPP Zvezda K-37-800, qui implique la séparation pyrotechnique des pales de rotor et l'éjection de la verrière avant le déploiement du siège assisté par fusée, permettant l'évasion du pilote sur toute l'enveloppe de vol. Les systèmes de navigation comprennent un système de navigation inertielle (INS), un pilote automatique et un affichage tête haute (HUD), complétés par des capteurs tels que l'infrarouge à balayage frontal (FLIR) et le radar de suivi de terrain.

Le Ka-50 est armé d'un canon automatique Shipunov 2A42 de 30 mm doté d'une capacité de tir sélectif, délivrant entre 200 et 800 coups par minute. Le canon est positionné près du centre de gravité de l'appareil pour une précision de tir et emporte 460 obus à fragmentation élevée, explosifs incendiaires ou perforants, sélectionnables en vol par le pilote. En plus du canon interne, six points d'emport sous les ailes et deux en bout d'ailes sont disponibles, permettant l'emport de plus de 2 000 kg d'armement externe. Cela peut inclure des roquettes telles que 80 roquettes S-8 de 80 mm ou 20 roquettes S-13 de 122 mm, et divers missiles. Pour les engagements antichars, il peut emporter jusqu'à douze missiles antichars guidés par laser 9K121 Vikhr ou Ataka. Le Ka-50 peut également déployer quatre bombes de 250 kg ou deux de 500 kg, utiliser des nacelles canon UPK-23-250 contenant 240 coups chacune, et peut emporter des réservoirs de carburant externes.

L'historique opérationnel du Ka-50 comprend son déploiement lors de la Seconde Guerre de Tchétchénie, où il a commencé des opérations de combat contre les séparatistes en décembre 2000, utilisant des armes réelles pour la première fois en janvier 2001. Les missions comprenaient la destruction d'un entrepôt de munitions insurgé avec des roquettes S-8 et l'élimination d'un camp fortifié à l'aide de missiles guidés 9K121 Vikhr. Ces opérations ont démontré l'intégrité de la cellule du Ka-50, l'efficacité de ses systèmes embarqués et de son armement en terrain montagneux. Par la suite, les hélicoptères Ka-52 ont soutenu l'intervention militaire russe en Syrie à partir de 2015, assurant la défense de la base russe de Lattaquié et l'escorte des hélicoptères de recherche et de sauvetage. Plus récemment, le Ka-52 a été engagé dans l'invasion russe de l'Ukraine à partir de 2022, où il a connu des succès et des pertes, avec des cas d'abattage signalés. En dehors des zones de conflit, le Ka-50 a participé à des exercices tels que « Boundary 2004 » au Kirghizistan, démontrant ses capacités opérationnelles à haute altitude par températures extrêmes. Bien que des intérêts à l'exportation aient été notés de l'Inde et de l'Algérie, l'Égypte opère une version modifiée du Ka-52, désignée « Crocodile du Nil », au sein de l'Armée de l'air égyptienne.

Principales variantes :

• Kamov Ka-50 : La version originale monoplace avec un système de rotor coaxial et un système d'éjection de sauvetage.

• Kamov Ka-50Sh : Une version améliorée du Ka-50 avec des capacités d'attaque nocturne renforcées, dotée du système Samshit-50 au sein d'une tourelle FLIR sphérique.

• Kamov Ka-50-2 « Erdogan » : Une variante avec cockpit en tandem développée en coopération avec Israel Aerospace Industries, équipée d'une avionique moderne et d'un canon de 30 mm monté en tourelle.

• Kamov Ka-52 « Alligator » : Une version fortement améliorée dotée d'un cockpit biplace côte à côte, d'un système radar monté sur le nez et d'une capacité d'armement accrue pour les Forces aérospatiales russes.

• Kamov Ka-52K « Katran » : Une version navale conçue pour les opérations embarquées, intégrant des pales de rotor repliables, des ailes repliables, un train d'atterrissage renforcé, et capable d'utiliser les missiles Kh-35 et Kh-38.

Charge de missiles :

• Anti-Tank KBP 9A4172 Vikhr (AT-16 Scallion)
• Air-to-Air Short-Range Vympel R-73 (AA-11 Archer)