Missile ASMP-A
Description
Le programme ASMP-A (Air-Sol Moyenne Portée Amélioré) a été initié à la fin des années 1990 en tant que successeur du missile ASMP, entré en service en 1986. Le développement visait à créer un vecteur amélioré pour la nouvelle ogive Tête Nucléaire Aéroportée (TNA), conçue en parallèle. Après son premier vol d'essai en 2006, le missile a été déclaré opérationnel en 2009. Le programme comprenait plusieurs commandes, bien qu'un troisième lot prévu ait été annulé suite à une décision stratégique de réduire la taille de la composante nucléaire aéroportée. Un programme de rénovation à mi-vie, désigné ASMPA-R, a été lancé ultérieurement pour contrer l'obsolescence des composants et améliorer les performances, son premier tir d'évaluation ayant été mené avec succès en 2024.
En tant que missile de croisière aéroporté pré-stratégique, l'ASMP-A est conçu pour des environnements à forte menace. Son système de propulsion par statoréacteur lui permet d'atteindre des vitesses supersoniques allant jusqu'à Mach 3, lui conférant une énergie cinétique significative et un temps de vol court vers la cible. La capacité du missile à pénétrer les défenses aériennes avancées est encore améliorée par sa manœuvrabilité, ses caractéristiques de furtivité et son durcissement contre les effets électromagnétiques d'une explosion nucléaire. Les pilotes peuvent sélectionner plusieurs profils de trajectoire avant le tir, y compris un suivi de terrain à basse altitude, une croisière à haute altitude pour une portée étendue avec une plongée terminale abrupte, ou une trajectoire de vol rasant la mer. Le missile est armé d'une Tête Nucléaire Aéroportée (TNA), une ogive thermonucléaire d'une puissance estimée à 300 kilotonnes. Son emploi pourrait également générer une puissante impulsion électromagnétique (EMP) pour perturber les systèmes électroniques ennemis.
L'ASMP-A constitue un élément central de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française, opéré par les Forces Aériennes Stratégiques (FAS) et la Force Aéronavale Nucléaire (FANU). Son rôle est défini comme "pré-stratégique", servant d'ultime avertissement dans un conflit à enjeux élevés, distinct des frappes stratégiques massives délivrées par les missiles balistiques lancés par sous-marin. Cela offre une flexibilité critique, permettant une escalade de force visible et progressive qui peut être rappelée jusqu'aux derniers instants. Initialement déployé sur les avions Mirage 2000N et Rafale F3, l'ASMP-A est désormais exclusivement emporté par les variantes Rafale, tant dans l'Armée de l'Air que dans la Marine. Les missiles et leurs ogives nucléaires sont maintenus en état de préparation, stockés séparément dans des dépôts hautement sécurisés sur des bases aériennes nucléaires désignées.
Informations clés
Catégorie | Missiles Balistique |
Sous-type | Missile nucléaire pré-stratégique |
Pays d'origine | 🇫🇷 France |
Fabricant | MBDA |
Statut | In service |
Année de mise en service | 2010 |
Nombre construit | 54 unités |
Prix unitaire moyen estimé | $15 millions |
Spécifications techniques
Ogive | Tête nucléaire aéroportée |
Diamètre | 350 mm (13,8 in) |
Envergure | 960 mm (37,8 in) |
Longueur | 5 400 mm (212,6 in) |
Altitude de vol | 20 000 m (65 617 ft) |
Poids | 840 kg (1 852 lb) |
Portée | 500 km (311 mi) |
Vitesse max. | 3 704 km/h (Mach 3,7) |