Missile LGM-118 Peacekeeper

Description

Le LGM-118 Peacekeeper, initialement désigné MX pour « Missile, Expérimental », est issu d'études menées dans les années 1960 visant à développer un missile balistique intercontinental (ICBM) à très haute survivabilité. Le concept central était de créer une arme capable de résister à une première frappe soviétique surprise et de conserver une capacité suffisante pour riposter contre les silos de missiles ennemis restants. Le développement s'est concentré sur l'obtention d'une grande précision, d'un re-ciblage rapide et d'un mode de déploiement robuste qui garantirait la survivabilité du système. Bien que les aspects techniques du missile se soient avérés fructueux, le défi de trouver une méthode de déploiement politiquement et stratégiquement acceptable a persisté tout au long de son développement, menant à de nombreuses propositions allant des lanceurs mobiles aux configurations de silos « dense pack » super-durcis. Le développement à grande échelle a commencé au milieu des années 1970, aboutissant à une décision dans les années 1980 de déployer un nombre limité de missiles dans des silos existants et modernisés.

En tant que missile à trois étages et à propergol solide, le Peacekeeper a représenté un bond significatif dans la technologie des ICBM. Ce fut le premier ICBM américain à utiliser un système de lancement à froid, où le missile est éjecté de son silo avant l'allumage du premier étage. Sa caractéristique la plus redoutable était sa capacité de Véhicule de Rentrée Multiple Indépendamment Ciblable (MIRV). Un seul missile était conçu pour transporter jusqu'à onze véhicules de rentrée Mark 21, bien que les limitations des traités aient plafonné le nombre déployé à dix. Chaque véhicule transportait une ogive thermonucléaire W87, et une configuration alternative avec des ogives W78 fut également envisagée mais jamais déployée. La précision exceptionnelle du missile était sa caractéristique déterminante, rendue possible par son système de guidage très avancé à Sphère de Référence Inertielle Avancée (AIRS). Cette précision, combinée à un bus de manœuvre pour manœuvrer ses ogives, a permis au Peacekeeper d'exécuter efficacement des frappes de contre-force contre des cibles militaires durcies.

Entré en service au sein de l'United States Air Force en décembre 1986, cinquante missiles Peacekeeper furent déployés dans des silos de Minuteman modifiés à la base aérienne Francis E. Warren dans le Wyoming. Le déploiement initial fut marqué par des retards dans la livraison du système de guidage AIRS sophistiqué, rendant certains des premiers missiles non opérationnels. Pour répondre aux préoccupations de survivabilité à long terme, un système de « garnison ferroviaire Peacekeeper » fut développé pour placer les missiles sur des wagons de train mobiles, mais ce programme fut annulé avec la fin de la Guerre Froide. En fin de compte, le sort du Peacekeeper fut scellé par les traités de contrôle des armements, notamment START II, qui imposa l'élimination des ICBM à capacité MIRV. Le Minuteman III à ogive unique étant une option plus rentable selon ces nouvelles conditions, le Peacekeeper fut progressivement retiré du service. Le dernier missile fut désactivé en septembre 2005, et ses ogives avancées furent redéployées vers la flotte de Minuteman III, tandis que ses propulseurs de fusée ont été reconvertis pour des lanceurs de satellites civils.

Informations clés

CatégorieMissiles Balistique
Sous-typeMissile balistique intercontinental (ICBM)
Pays d'origine 🇺🇸 États-Unis
FabricantBoeing
StatutRetired
Année de mise en service1986
Nombre construit114 unités
Prix unitaire moyen estimé$70 millions

Spécifications techniques

Ogive12 nuclear MIRV
Diamètre2 340 mm (92,1 in)
Longueur21 800 mm (858,3 in)
Poids87 750 kg (193 455 lb)
Portée 14 000 km (8 699 mi)
Vitesse max.24 000 km/h (Mach 24,0)
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