Désignations OTAN pour les sous-marins
Vue d'ensemble
Pendant la Guerre Froide, les marines de l’OTAN étaient confrontées au problème d’identifier et d’échanger des informations sur les sous-marins soviétiques. L’Union soviétique produisait une grande variété de modèles de sous-marins, chacun avec des désignations internes comme Projet 641 ou Projet 671RTM. Parfois, les Soviétiques utilisaient également des surnoms tels que Kit, Shchuka ou Navaga. Pour les analystes occidentaux, ces appellations étaient confuses, incohérentes et souvent classifiées. Avec plusieurs nations de l’OTAN ayant besoin de partager des renseignements, un langage commun était essentiel.
La solution fut le système de désignation OTAN. Tout comme les aéronefs soviétiques avaient reçu des noms de code OTAN, les sous-marins reçurent également des noms clairs et simples. Ces noms étaient délibérément faciles à prononcer et à mémoriser, garantissant qu’un officier à Londres et un commandant à Norfolk pouvaient se comprendre instantanément.
Fonctionnement du système
Contrairement aux aéronefs, où la première lettre du mot de code indiquait le type, les codes des sous-marins étaient moins rigides. L’OTAN a plutôt adopté des thèmes et des catégories. Les sous-marins diesel-électriques recevaient souvent des noms courants ou d’inspiration occidentale, tels que Whiskey, Romeo ou Kilo. Les sous-marins nucléaires d’attaque recevaient des noms uniques comme November, Victor, Alfa ou Sierra. Les sous-marins lanceurs d’engins balistiques portaient des désignations plus imposantes – Delta, Yankee, Typhoon – pour correspondre à leur rôle stratégique. Les sous-marins lance-missiles portaient souvent des noms personnels ou mythologiques, tels que Charlie, Oscar ou Papa.
Les sous-marins chinois suivaient une convention différente. Pour les distinguer des classes soviétiques, l’OTAN les a nommés d’après des dynasties chinoises. C’est pourquoi nous voyons des sous-marins comme le Han, le Ming, le Song et le Jin.
Son importance
Les désignations OTAN étaient plus qu’une simple commodité. Elles sont devenues opérationnellement indispensables. Lorsqu’un capitaine de sous-marin américain signalait « Contact avec le Victor III », tous les membres des structures de commandement de l’OTAN connaissaient immédiatement le sous-marin en question : le Projet 671RTM, avec ses signatures acoustiques spécifiques, ses emports d’armes et ses capacités. Les analystes pouvaient échanger des informations de manière cohérente, les commandants pouvaient informer rapidement les forces, et même les médias pouvaient couvrir les développements navals sans buter sur des codes de projet obscurs.