🇬🇧 Arsenal nucléaire du Royaume-Uni

Évolution de l'arsenal nucléaire du Royaume-Uni

Aperçu en 2025

En 2025, l'arsenal du Royaume-Uni totalise 225 ogives nucléaires, dont 120 déployées. 44 essais ont été effectués entre 1953 et 1991.

Le Royaume-Uni dispose de la force nucléaire la plus réduite de l'Occident, mais néanmoins redoutable : environ 225 ogives, toutes associées à un unique système de vecteurs basé en mer qui patrouille 24 heures sur 24 dans le cadre de l'« Opération Relentless ». Londres a limité la transparence, relevé son plafond à « pas plus de 260 » ogives, et est à mi-parcours du programme de défense le plus coûteux de son histoire — de nouveaux sous-marins de classe Dreadnought, une ogive de remplacement liée aux États-Unis, et une nouvelle prolongation de la durée de vie des missiles Trident. Le résultat est une force de dissuasion qui restera crédible jusque dans les années 2060, mais avec des risques budgétaires, industriels et stratégiques croissants, surtout si le Royaume-Uni continue de dépendre d'un seul vecteur de lancement.

  • Disponibilité : Un SNLE de classe Vanguard est toujours en patrouille, assurant la dissuasion continue à la mer (CASD) depuis 1969 ; la politique du « triple verrou » inscrit désormais cela dans la loi.
  • Système de missiles : La Grande-Bretagne loue des missiles UGM-133A Trident II D5 auprès d'un pool commun américain et a engagé 800 millions de livres sterling dans le programme D5 Life-Extension 2 qui les maintiendra opérationnels jusqu'aux années 2080.
  • Ogives : Les ogives Mk4A « Holbrook » existantes sont en cours de rénovation tandis qu'AWE dirige le remplacement Astraea A21/Mk7 — conçu en étroite collaboration avec le programme américain W93/Mk7 pour une entrée en service au début ou au milieu des années 2030.
  • Infrastructure : Des projets de plusieurs milliards de livres sterling (MENSA, Pegasus, Aurora) dépassent le budget et sont en retard, mais sont essentiels pour l'assemblage, les travaux sur le plutonium et l'uranium, et les essais hydrodynamiques de haute fidélité.
  • Incidents de fiabilité : Un échec de tir d'essai de Trident en janvier 2024 a été le deuxième du Royaume-Uni en une décennie, alimentant le débat sur le vieillissement des composants mais jugé « non systémique » par les conseillers du ministère de la Défense.

Structure des forces et vecteurs majeurs

Le Royaume-Uni est le seul État doté d'armes nucléaires (EDAN) reconnu à s'être réduit à un unique bras de livraison nucléaire.

Basés en mer

  • 4 SNLE de classe Vanguard (HMS Vanguard, Victorious, Vigilant, Vengeance) chacun avec 16 tubes (normalement huit chargés) pour les Trident D5.
  • 4 SNLE de classe Dreadnought (HMS Dreadnought, Valiant, Warspite, King George VI) actuellement en construction ; le premier sous-marin entre en service début des années 2030.

Vecteurs aériens et terrestres

Plus aucun en service. Les bombes WE.177 de la RAF ont été retirées du service en 1998, et le Royaume-Uni n'a jamais déployé de missiles basés à terre.

Perspectives

La géopolitique déplace les objectifs plus rapidement que le cycle d'acquisition :

  • Croissance du stock plutôt que de nouvelles réductions. Le plafond de 260 ogives est peu susceptible d'être assoupli alors que l'arsenal russe s'étend et que la Chine vise la parité. Attendez-vous à des augmentations progressives à mesure que les unités retirées sont remises à neuf.
  • Pression sur le calendrier du Dreadnought. Le ministère de la Défense affirme toujours être « dans les temps », pourtant les dégâts causés par un incendie à Barrow, les pénuries de main-d'œuvre et une enveloppe budgétaire de 41 milliards de livres sterling laissent peu de marge de manœuvre ; tout retard menace la continuité de la CASD à la fin des années 2020.
  • Dépendance des ogives vis-à-vis des États-Unis. Le couplage Astraea/W93 approfondit l'interdépendance technologique ; les retards du Congrès ou les coupes budgétaires à Washington auraient des répercussions immédiates à Aldermaston.
  • La prolongation de la durée de vie des missiles gagne du temps mais pas indéfiniment. Le D5LE2 devrait faire le lien jusqu'aux années 2080 ; après cela, Londres devra contribuer au financement de ce qui suivra ou accepter une portée/puissance réduite.
  • Débat sur la diversification stratégique. Les appels à une arme de frappe à distance à longue portée pour la RAF ou à un petit missile lancé depuis le sol s'intensifieront lors de la Revue stratégique de défense de 2025 ; la question de savoir si les fonds et le consentement public se concrétiseront est une autre affaire.
  • Risque d'effondrement industriel et du capital humain. L'entreprise nucléaire de défense prévoit une main-d'œuvre de 65 000 personnes d'ici 2030 ; le maintien des compétences au-delà de la construction des Dreadnoughts nécessitera des retombées d'AUKUS et un travail d'exportation régulier.

Arsenal 2025 par statut des ogives

Essais nucléaires par année

Annuaire SIPRI, Fédération des Scientifiques Américains, Wikipédia et autres sources ouvertes.