Classe Cassard

La classe Cassard était composée de deux destroyers de lutte antiaérienne, mis en service dans la Marine nationale à la fin des années 1980 et au début des années 1990 pour assurer la couverture aérienne de diverses formations navales et points d'intérêt. Cette classe devait remplacer les bâtiments de la classe T 47 et était une variante de défense aérienne de la classe Georges Leygues, partageant la même conception de coque mais différant significativement en termes d'armement et de propulsion. La mission principale de ces destroyers était la défense aérienne, et ils étaient équipés pour la couverture aérienne de la flotte, la coordination des moyens aériens et le contrôle d'aéronefs, tirant parti du système Link 16. De plus, ils effectuaient des missions de recherche, d'identification et de présence. Les deux navires faisaient partie de la Force d'Action Navale.

Initialement prévue comme une classe de quatre navires, seuls deux furent construits en raison de l'arrêt par les États-Unis de la production du missile Standard SM-1MR. Après plusieurs refontes, le résultat fut une coque dotée d'une superstructure en alliage d'aluminium léger résistant au feu et à la corrosion. Contrairement à la classe Georges Leygues, ces navires utilisaient des moteurs diesel SEMT Pielstick au lieu de turbines Olympus, les gaz d'échappement de ces dernières étant jugés incompatibles avec l'équipement électronique requis. La classe Cassard avait un équipage de 244 membres et embarquait un hélicoptère de lutte anti-sous-marine (initialement un Eurocopter AS 565 Panther, remplacé plus tard par le Westland Lynx) avec un hangar et le système de manutention d'hélicoptère SAMAHE 210 pour faciliter son armement.

La propulsion était assurée par quatre moteurs diesel SEMT Pielstick 18 PA6V 280 BTC, conférant une vitesse maximale de 29,5 nœuds et une autonomie de 8 000 milles nautiques à 17 nœuds. Cette conception visait une signature acoustique réduite grâce à des montages de moteur flexibles.

L'armement comprenait un lanceur Mk 13 pour missiles antiaériens Standard SM-1MR à guidage radar semi-actif, deux lanceurs sextuples Sadral pour missiles antiaériens Mistral CIWS à guidage infrarouge, huit missiles antinavires MM40 Exocet et deux tubes lance-torpilles fixes pour torpilles L5 mod 4. L'armement additionnel comprenait un unique canon Creusot-Loire Compact de 100 mm Mod 68, capable de tirer sur des cibles de surface et aériennes, deux canons antiaériens de 20 mm F2 et quatre mitrailleuses de 12,7 mm. Les plans pour un second canon de 100 mm furent abandonnés au profit d'un hangar pour hélicoptère et de lanceurs Sadral.

Les navires étaient également équipés d'une suite de systèmes électroniques, comprenant un radar de veille DRBV26C, un radar Thales SMART-S MK2, un système d'alerte infrarouge DIBV2A, des radars de navigation et d'appontage DRBN34, un sonar de coque DUBV 24C, un système de communication par satellite Syracuse II, un détecteur radar ARBR 17, un détecteur d'émissions radio SAIGON, un brouilleur ARBB 33 et divers lance-leurres.

La classe Cassard a opéré jusqu'à son désarmement, le Cassard étant retiré du service en 2019 et le Jean Bart en 2021, au fur et à mesure que la Marine nationale introduisait les frégates de défense aérienne FREDA. L'historique opérationnel et les enseignements tirés de cette classe ont éclairé la conception de la classe La Fayette suivante.