Classe Chakri Narubet

Le HTMS Chakri Naruebet est le navire amiral de la Marine royale thaïlandaise (RTN) et le premier et unique porte-aéronefs de la Thaïlande, bien que la RTN le désigne comme un "porte-hélicoptères de patrouille hauturière". Il a été commandé au constructeur naval espagnol Bazán en 1992 et mis en service au sein de la RTN en 1997. En tant que plus petit porte-aéronefs en service au monde, il est basé sur la conception du Príncipe de Asturias de la Marine espagnole et a été construit dans le cadre du concept de navire de contrôle maritime (Sea Control Ship) de l'US Navy.

Conçu pour opérer un groupe aérien composé d'avions de chasse et d'hélicoptères ADAC/ADAV (V/STOL), le Chakri Naruebet était initialement équipé d'un tremplin de décollage (ski-jump) et était destiné à opérer des avions ADAC/ADAV AV-8S Matador Harrier ex-espagnols et des hélicoptères Sikorsky SH-60 Seahawk. Cependant, en raison de limitations en matière de pièces détachées, de formation et de budget, un seul Matador était opérationnel en 1999, et tous les jets ADAC/ADAV Harrier ont été retirés du service en 2006. Bien que conçu pour les patrouilles et la projection de force, un manque de financement dû à la crise financière asiatique de 1997 a fait que le porte-aéronefs a passé une grande partie de sa carrière à quai à la base navale de Sattahip.

Le navire est propulsé par un système combiné diesel ou gaz, peut atteindre une vitesse maximale de 25,5 nœuds et a une autonomie allant jusqu'à 10 000 milles nautiques. Son armement comprend deux mitrailleuses de calibre .50 et trois lanceurs sextuples de missiles surface-air Matra Sadral avec des missiles Mistral. Il est également pré-équipé pour, mais dépourvu de certaines installations, telles que le système de lancement vertical Mark 41 pour les missiles Sea Sparrow. Bien que conçu pour opérer jusqu'à six avions AV-8S Matador et un certain nombre d'hélicoptères, son groupe aérien a été notoirement incohérent en raison de problèmes opérationnels.

L'historique opérationnel du Chakri Naruebet comprend plusieurs opérations de secours en cas de catastrophe, avec un service notable suite au tremblement de terre et au tsunami de l'océan Indien en 2004. Faisant l'objet de critiques le présentant davantage comme un yacht royal surdimensionné en raison de son utilisation limitée à des fins navales, il ne quitte le port que pour une seule journée d'entraînement par mois. Néanmoins, son tempo opérationnel récent aurait augmenté, participant à des exercices navals et des opérations conjointes plus fréquents.

Pour sa suite de capteurs, le Chakri Naruebet est équipé d'un radar de veille aérienne Hughes SPS-52C et de deux radars de navigation Kelvin-Hughes 1007. Les améliorations comprennent la contractualisation avec Saab pour la modernisation de son système de commandement et de contrôle, fournissant un nouveau radar et des liaisons de données améliorées. Lors d'un exercice mené par la Marine royale thaïlandaise en 2021, des liaisons de données en réseau ont été établies entre le porte-aéronefs, les chasseurs Gripen et d'autres navires, démontrant des capacités opérationnelles améliorées.

La construction du Chakri Naruebet a commencé en octobre 1993, avec la pose de la quille en 1994, son lancement en 1996 et sa livraison en 1997. Il a subi des essais en mer, y compris des essais aéronautiques en coordination avec la Marine espagnole, avant d'entrer officiellement en service en août de la même année. Le porte-aéronefs a coûté environ 336 millions de dollars à construire et est affecté au Troisième Commandement de la Zone Navale avec des missions prévues allant du soutien amphibie aux opérations de SAR. Malgré cela, en raison de son état opérationnel réduit, il a été impliqué dans beaucoup moins d'activités que prévu pour un navire de son type. Le porte-aéronefs demeure un élément unique de la Marine thaïlandaise, faisant parfois des apparitions lors de revues maritimes internationales et servant d'attraction touristique dans son port d'attache.