Classe Gepard

Les frégates de la classe Gepard, Projet 11661, sont conçues pour succéder aux frégates de la classe Koni et aux corvettes des classes Grisha et Parchim. La première unité, initialement nommée Yastreb puis renommée Tatarstan, a été mise sur cale en 1991 au chantier naval Zelenodol'sk Zavod au Tatarstan. Elle a été lancée en juillet 1993 et, après un retard dû à des contraintes financières, a été achevée en juillet 2002, devenant par la suite le navire amiral de la Flottille de la Caspienne. La classe Gepard comprend deux autres navires, dont l'un, le Burevestnik, était encore en construction en 2012.

La conception de la classe Gepard met l'accent sur des capacités multi-rôles dans diverses conditions de mer, jusqu'à l'état de mer 5. Les navires sont construits avec un mélange d'acier pour la coque et d'alliages aluminium-magnésium pour la superstructure afin d'intégrer des éléments de technologie furtive. Ils sont également équipés de stabilisateurs à ailerons, de doubles gouvernails, et ont la possibilité de fonctionner avec des turbines à gaz ou des moteurs diesel dans une configuration de propulsion combinée diesel ou gaz (CODOG). Le nom 'Gepard' est dérivé du mot russe désignant le guépard, reflétant l'agilité et la vitesse visées pour ces navires.

En termes d'armement, les Gepard peuvent être adaptés en fonction des exigences du client. Ils sont dotés de lanceurs quadruples inclinés pour missiles antinavires et ont la capacité d'intégrer des systèmes de missiles polyvalents tels que le Club-N et le Yakhont dans des systèmes de lancement vertical (VLS), ainsi que les derniers systèmes de défense aérienne, y compris le Shtil-1.

L'historique opérationnel de la classe Gepard comprend des actions notables telles que le lancement en 2015 de missiles de croisière par le Dagestan et d'autres navires russes de la Flottille de la Caspienne vers des cibles en Syrie. Les missiles ont parcouru environ 1 500 kilomètres au-dessus de l'Iran et de l'Irak pour atteindre des cibles contrôlées par l'État islamique et le Front Nusra, lié à Al-Qaïda.

Principalement construite pour l'exportation, la classe Gepard est commercialisée en trois variantes. La version Gepard 3.9, exploitée par le Vietnam, est conçue pour des opérations indépendantes et en force opérationnelle contre diverses menaces et comprend la capacité de patrouille de zone économique maritime et de mouillage de mines. Le Gepard 5.1 est une variante de patrouille hauturière, tandis que le Gepard 5.3 est équipé d'un arsenal important de missiles antinavires et est conçu pour des missions d'escorte et de patrouille.

Le Vietnam est le principal opérateur de la classe Gepard, ayant mis en service au moins quatre frégates et envisageant l'acquisition d'unités supplémentaires. Les acquisitions vietnamiennes ont inclus deux frégates de la classe Gepard 3.9 reçues en 2011, d'autres ayant été commandées par la suite dans une configuration anti-sous-marine. Les discussions sur de nouvelles commandes ont été affectées par les sanctions internationales contre la Russie.

Un autre opérateur potentiel est le Sri Lanka, qui a entamé des négociations pour une frégate Gepard 5.1. L'approbation de l'achat a été donnée par le cabinet sri-lankais en 2017. La classe Gepard constitue un élément important des capacités navales de ses pays opérateurs et reste un point central du portefeuille d'exportation navale de la Russie.