Classe Kamorta

Les corvettes de classe Kamorta, qui font partie du Projet 28, constituent un ajout notable à la Marine indienne en tant que première série de corvettes furtives de lutte anti-sous-marine conçues et construites localement. La construction du navire de tête, l'INS Kamorta, a débuté en août 2005. La classe comprend quatre navires : l'INS Kamorta, l'INS Kadmatt, l'INS Kiltan et l'INS Kavaratti, qui ont été mis en service entre 2014 et 2020. Ces corvettes remplacent d'anciens navires de guerre, tant par leur préséance que par leur rôle, et tirent leurs noms des îles de l'archipel des Lakshadweep.

La conception de ces navires a été développée en interne, avec un accent significatif sur les caractéristiques de furtivité, telles qu'une coque en forme de « X » pour réduire la détectabilité et des matériaux de coque spéciaux pour minimiser le bruit et les vibrations. Ils sont également équipés d'un système de propulsion monté sur radeau et d'un système de suppression de signature infrarouge. Pour les opérations, de nombreux systèmes intégrés sont à bord, notamment le Système de Contrôle Atmosphérique Total (TACS) et le Système Intégré de Gestion de Plateforme (IPMS), améliorant leur résilience au combat, même dans des scénarios de guerre nucléaire, biologique et chimique. Les corvettes sont propulsées par quatre moteurs diesel, permettant des vitesses supérieures à 25 nœuds, et peuvent accueillir 180 marins et 13 officiers.

En ce qui concerne l'armement, les navires sont équipés d'un canon OTO Melara de 76 mm, de lance-roquettes anti-sous-marins, de lance-torpilles et de systèmes d'arme de défense rapprochée AK-630M. Il existe également un potentiel d'intégration de missiles surface-air, avec des plans pour le VL-SRSAM. Pour la surveillance et le ciblage, ces corvettes sont dotées de systèmes électroniques et de capteurs avancés, notamment le radar BEL Revathi, le sonar HUMSA-NG et le radar de conduite de tir BEL Lynx U1.

La construction de ces corvettes a subi des retards en raison d'une politique privilégiant l'approvisionnement local, ce qui a accru la complexité et la sophistication des composants. Néanmoins, ces défis ont favorisé l'expertise nationale en matière de construction navale militaire. Fabriqués à partir d'acier DMR 249A et de matériaux en fibre de carbone, les navires ont atteint un taux d'indigénisation d'environ 90 %. Les navires ultérieurs de la classe, l'INS Kiltan et l'INS Kavaratti, bénéficient d'améliorations avec des superstructures en matériaux composites, contribuant à un poids plus léger et à des capacités de furtivité améliorées.

La classe Kamorta a suscité un intérêt international, la Marine philippine ayant envisagé deux unités, sélectionnant GRSE comme soumissionnaire le moins cher, mais disqualifiant finalement l'entreprise pour non-respect des exigences de capacité financière, préférant à la place des frégates coréennes de classe Incheon modifiées. De plus, le Brésil a reçu une proposition de GRSE pour une conception Kamorta évoluée, qui n'a finalement pas abouti, le contrat étant attribué à une conception basée sur MEKO.