Classe Matka

La classe Matka, connue sous le nom de Projet 206MR Vikhr au sein de la Marine soviétique, représente une flotte de patrouilleurs lance-missiles à hydroptères initialement employés par les Flottes de la Baltique et de la mer Noire. Lors de la dissolution de l'Union soviétique et du traité de partage subséquent de la Flotte de la mer Noire en 1997, tous les navires de classe Matka de la Flotte de la mer Noire ont été transférés à la Marine ukrainienne.

Développés comme successeurs des patrouilleurs lance-missiles de classe Osa, les navires de classe Matka sont notamment une variante fortement modifiée du torpilleur de classe Turya. Dotés d'une conception à hydroptère unique, ces navires peuvent déjauger par l'arrière lorsqu'ils atteignent des vitesses élevées. Conçus en mettant l'accent sur la capacité opérationnelle dans différentes conditions, ils sont équipés de la climatisation et sont étanches NBC. Ils sont dotés de lanceurs SS-N-2, similaires à ceux des destroyers de classe Projet 61MR (« Mod-Kashin »). Malgré les premières indications selon lesquelles la classe était apte à la navigation, des retours ultérieurs ont suggéré que la Marine soviétique les trouvait exigus et lourds en superstructure. Sur treize navires initialement prévus, douze ont été achevés à Leningrad, avec une annulation et un autre commencé mais non terminé.

La Russie a désarmé plusieurs navires de classe Matka après la dissolution de l'URSS, cinq d'entre eux étant allés à l'Ukraine ; l'un d'eux a ensuite été remis à neuf et transféré à la Géorgie. Le R-44 a été un navire emblématique de cette classe pour la Flotte de la mer Noire, étant notamment le premier à embarquer le missile SS-N-25 « Switchblade ». Il a depuis subi de multiples modernisations, y compris des modifications de son système d'armes avec l'installation du système de défense rapprochée (CIWS) AK-630М1-2 Roy et du système de données de combat SP-521.

L'historique opérationnel de la classe Matka a été marqué par un incident notable lors de la guerre de 2008 en Ossétie du Sud, lorsqu'il a été rapporté par erreur que le navire géorgien Tbilisi avait été coulé par les forces russes. Cependant, il a en fait été détruit par les Troupes aéroportées russes alors qu'il était amarré au port de Poti, et non en mer comme initialement cru. Cette classe de navires est actuellement représentée en service actif par la Marine ukrainienne avec un navire, le Pryluky, et comprenait auparavant le Tbilisi, désormais coulé, au sein de la Police des frontières de Géorgie.

Le nom « Matka », attribué par l'OTAN, se traduit curieusement par « utérus » en russe, mais est également associé au sens de « reine » d'une ruche d'insectes. Cette dernière connotation s'aligne avec la tradition de nommer les navires maritimes d'après des insectes, comme on l'a vu avec les classes précédentes nommées Osa (guêpe) et Komar (moustique).

La classe comprenait douze navires au total, la Marine ukrainienne conservant un navire en service actif, et le Tbilisi géorgien ayant été transféré d'Ukraine avant d'être coulé en 2008. Le statut opérationnel des autres membres de la flotte est classé comme préservé, actif, désarmé ou coulé.