Classe Osa

Les vedettes lance-missiles du Projet 205 « Moskit », également connues sous leur nom de code OTAN « Osa », constituaient une classe importante de vedettes lance-missiles développée par la Marine soviétique à la fin des années 1950. Ces navires ont succédé aux vedettes de classe Komar précédentes. Initialement considérées comme de grands torpilleurs jusqu'en 1962, la classe Osa est devenue la classe de vedettes lance-missiles la plus nombreuse jamais construite, avec plus de 400 unités produites entre 1960 et 1973, y compris celles construites pour l'exportation vers les alliés soviétiques.

Le besoin de la classe Osa est né des limitations de la classe Komar, notamment leur autonomie modeste, leur mauvaise tenue à la mer, leurs contraintes d'habitabilité et leurs coques en bois vulnérables. L'armement des Komar se composait de deux missiles P-15 Termit et de canons de 25 mm à commande manuelle, ce qui s'est avéré insuffisant pour les besoins opérationnels. Pour remédier à ces problèmes, la classe Osa a été conçue comme une vedette plus grande, à coque en acier, capable de monter des équipements plus sophistiqués et d'accueillir un équipage plus nombreux. Les vedettes étaient dotées d'une superstructure large et basse en alliages AMG et d'un pont arrondi et lisse conçu pour la décontamination en cas de scénarios nucléaires.

Propulsées par trois moteurs diesel radiaux Zvezda M503, qui délivraient jusqu'à 15 000 chevaux dans les variantes ultérieures, les vedettes Osa pouvaient atteindre des vitesses d'environ 40 nœuds. Les navires étaient divisés en deux compartiments abritant une combinaison de moteurs principaux et de générateurs et étaient équipés d'un compartiment de contrôle entre les deux. L'arsenal comprenait des capacités antiaériennes améliorées avec deux tourelles AK-230 équipées de canons de 30 mm. De plus, l'armement offensif a doublé par rapport aux Komar, comprenant quatre missiles P-15 Termit dans des lanceurs-caissons fermés, améliorant l'efficacité et le ciblage au-delà de l'horizon.

Les variantes de la classe Osa comprenaient le Projet 205 original (« Osa I ») avec des lanceurs-caissons pour missiles P-15, le Projet 205U (« Osa II ») avec des lanceurs tubulaires, et le Projet 205M avec des tubes plus longs pour les missiles P-15M, entre autres. La conception de la coque du Projet 205 a également servi de base à d'autres vedettes d'attaque rapide et patrouilleurs soviétiques.

Au combat, la classe Osa a participé à la Guerre d'Usure, à la Guerre du Kippour et à la Guerre indo-pakistanaise de 1971. Elle s'est avérée efficace pour la Marine indienne lors de l'Opération Trident mais a subi des pertes dans d'autres conflits, tels que la Guerre Iran-Irak. Ses lacunes comprenaient une efficacité limitée des missiles contre les cibles équipées de contre-mesures électroniques (CME) et l'absence de canons de moyen calibre pour la défense.

La classe Osa a été remplacée par la corvette de classe Tarantul du Projet 1241, qui était dotée d'une meilleure électronique et d'un armement supérieur. Malgré l'avènement de la classe Tarantul, les Osa sont restées largement en service jusqu'au début du XXIe siècle.

Les opérateurs comprenaient la Marine soviétique et plusieurs marines internationales. Après la période soviétique, une vedette Osa est restée en Azerbaïdjan, et deux sont en service au sein de la Marine lettone. D'autres opérateurs comprenaient de nombreux pays, de l'Algérie au Vietnam, dont certains ont subi des modernisations ou utilisent les vedettes pour différents rôles, comme la conversion par la Marine égyptienne de navires finlandais de classe Tuima pour le mouillage de mines.