Leclerc

Description

Le char de combat principal Leclerc a été conçu à la suite d'études initiées en 1964 pour un successeur de l'AMX-30, connu sous le nom d'Engin Principal Prospectif. Le projet Char Futur débuta en 1971 en raison de l'infériorité perçue de l'AMX-30 face aux nouveaux chars soviétiques. Après l'échec en 1982 d'un développement conjoint franco-allemand d'un char de combat principal, baptisé Napoléon I en France, dû à des désaccords, la France lança un projet national, l'"EPC" (Engin Principal de Combat), ayant rejeté l'importation de chars étrangers. La philosophie de conception privilégiait la protection active et la mobilité plutôt que la masse brute, visant une protection significativement améliorée contre les projectiles à énergie cinétique et les charges creuses. Le projet fut officiellement nommé "Leclerc" en 1986, en l'honneur du maréchal Philippe Leclerc de Hauteclocque, et six prototypes furent rapidement développés. La production en série commença en 1990, les premiers lots subissant des améliorations pour résoudre les problèmes de moteur et de suspension. Les séries ultérieures introduisirent des améliorations telles que la climatisation, les systèmes de données et l'imagerie thermique améliorée. Le char entra en service dans l'armée française en 1992. Les développements futurs incluent le Système Principal de Combat Terrestre (MGCS), un projet collaboratif franco-allemand destiné à succéder à terme au Leclerc et au Leopard 2. Des efforts de modernisation tels que le programme Leclerc XLR sont en cours, et des prototypes améliorés de quatrième génération, le Leclerc Evolution et l'EMBT ADT140, ont été présentés.

Le Leclerc est opéré par un équipage de trois personnes et est équipé d'un canon principal à âme lisse GIAT CN120-26/52 de 120 mm, caractérisé par son canon de 52 calibres de long qui confère une vitesse initiale plus élevée aux projectiles. Cet armement principal est complété par un chargeur automatique capable de manipuler divers types de munitions standard OTAN et d'atteindre une cadence de tir rapide, permettant l'engagement de plusieurs cibles par minute même en mouvement. Les armements secondaires incluent une mitrailleuse lourde coaxiale de 12,7 mm et une mitrailleuse de tourelle de 7,62 mm. Son système de conduite de tir numérique sophistiqué, utilisable par le chef de char ou le tireur, intègre les données de multiples capteurs, y compris le viseur stabilisé du tireur et le viseur panoramique du chef de char, facilitant les opérations de type "hunter-killer". Le système de gestion du champ de bataille ICONE TIS est intégré sur les lots ultérieurs et a été rétrofitée sur les précédents. La protection est assurée par un blindage composite modulaire, la version SXXI intégrant du titane et des couches semi-réactives pour une résilience accrue, particulièrement contre les missiles antichars guidés avancés et les obus flèches. Les contre-mesures passives incluent le système d'autodéfense Lacroix GALIX. La propulsion est assurée par un moteur diesel SACM V8X-1500 Hyperbar à huit cylindres couplé à une transmission automatique SESM, conférant au char une grande mobilité, un rapport puissance/poids remarquable et une accélération rapide. Le système Hyperbar, qui intègre une turbine à gaz, contribue également à réduire la signature infrarouge du char en minimisant la fumée visible et en contrôlant la température des gaz d'échappement. Sa suspension hydropneumatique permet des vitesses élevées en tout-terrain, et le char possède une autonomie opérationnelle considérable, extensible avec des fûts de carburant externes.

Le char de combat principal Leclerc entra en service dans l'Armée de Terre française en 1992, remplaçant progressivement l'AMX-30 comme principale plateforme blindée de la nation. Il est également opéré par l'Armée des Émirats Arabes Unis, qui en a acquis un nombre significatif, et l'Armée jordanienne, qui a reçu des chars donnés par les EAU. L'Armée française a déployé le Leclerc dans diverses opérations, y compris des missions de maintien de la paix au Kosovo (KFOR) et au Sud-Liban (FINUL), où ses performances ont été jugées satisfaisantes. Notamment, les chars Leclerc des Émirats Arabes Unis ont été déployés au combat dans la guerre civile yéménite depuis 2015, fournissant un retour d'expérience opérationnel précieux. Des rapports de ce conflit font état de cas où des chars ont été endommagés par des mines antichars et des RPG, un char touché par un ATGM ayant entraîné des pertes parmi l'équipage mais pas la destruction complète des véhicules. Le Leclerc a également participé à des exercices internationaux, tels qu'Iron Spear, et des Leclerc français ont été déployés en Roumanie dans le cadre de la Mission Aigle de l'OTAN, renforçant la présence avancée de l'alliance.

Informations clés

Pays d'origine🇫🇷 France
CatégorieChar de combat
Sous-typeChar de combat principal lourd
FabricantKNDS
Nombre construit862 unités
Prix unitaire moyen estimé$17 millions

Spécifications techniques

Équipage3 (Commander, gunner, driver) personnel
Portée650 km
Masse57,4 tonnes
Hauteur2,53 m (8,3 ft)
Largeur3,6 m (11,8 ft)
Longueur9,87 m (32,4 ft)
Vitesse max.71 km/h (44 mph)
MoteurV8X SACM (Wärtsilä) 8-cylinder diesel engine 1,100 kW (1,500 hp)
Arme 1GIAT CN120-26/52 120mm tank gun
Arme 212.7 mm coaxial M2HB machine gun (1,100 rounds)
Arme 37.62 mm machine gun (3,000 rounds)

Opérateurs historiques

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