Arsenaux nucléaires par pays (2025)
Vue d'ensemble
Arsenaux nucléaires par pays
Pays | Ogives | Déployées | Stockées | Retirées | Vecteurs | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
🇷🇺 Russie | 5449 |
1710 |
2589 |
1150 |
Air, Sea, Land | ||
🇺🇸 États-Unis | 5277 |
1770 |
1930 |
1577 |
Air, Sea, Land | ||
🇨🇳 Chine | 600 |
24 |
576 |
0 |
Air, Sea, Land | ||
🇫🇷 France | 290 |
280 |
10 |
0 |
Air, Sea | ||
🇬🇧 Royaume-Uni | 225 |
120 |
105 |
0 |
Sea | ||
🇮🇳 Inde | 180 |
0 |
180 |
0 |
Air, Sea, Land | ||
🇵🇰 Pakistan | 170 |
0 |
170 |
0 |
Air, Land | ||
🇮🇱 Israël | 90 |
0 |
90 |
0 |
Air, Land | ||
🇰🇵 Corée du Nord | 50 |
0 |
50 |
0 |
Sea, Land |
Pays hôtes et acquéreurs d'armes nucléaires
Pays | Statut | Vecteurs | Ogives |
---|---|---|---|
🇮🇷 Iran | Acquiring | – | – |
🇩🇪 Allemagne | Host | Air | 20 |
🇧🇪 Belgique | Host | Air | 20 |
🇧🇾 Biélorussie | Host | Land | 50 |
🇮🇹 Italie | Host | Air | 40 |
🇳🇱 Pays-Bas | Host | Air | 22 |
🇹🇷 Turquie | Host | Air | 50 |
L'équilibre mondial en évolution
Les États-Unis et la Russie représentent toujours environ 88 % de toutes les ogives, mais leurs totaux continuent de baisser uniquement parce qu’ils démantèlent tous deux les vestiges de la Guerre Froide, et non parce qu’ils plafonnent les armes opérationnelles. La Russie conserve environ 5 400 ogives, dont 1 710 stratégiques déployées, et montre des signes d’accroissement de son important stock non-stratégique malgré le démantèlement d’armes retirées du service. Washington déploie environ 1 670 ogives stratégiques déployées sur un stock de 5 277 et fait face à une pression budgétaire croissante alors qu’il tente de recapitaliser l’intégralité de sa triade en une seule fois.
La Chine a franchi le cap des plusieurs centaines avec plus de 600 ogives opérationnelles à la mi-2024 et est en bonne voie pour atteindre 1 000 d’ici 2030 selon le Pentagone, donnant aux États-Unis deux concurrents de quasi-même niveau pour la première fois.
L’arsenal de la France reste à environ 290 ogives, mais l’essai réussi du M51.3 en novembre 2023 et le financement du missile hypersonique ASN4G signifient que Paris pourrait embarquer des charges utiles de plus forte puissance si elle le souhaitait. Le Royaume-Uni détient environ 225 ogives mais maintient son plafond légal à 260 tout en faisant avancer à la fois le SNLE Dreadnought et une toute nouvelle ogive Astraea (A21/Mk7).
L’Asie du Sud reste la seule région où les inventaires et les doctrines évoluent de concert. L’essai Agni-5 “Mission Divyastra” de l’Inde en mars 2024 a prouvé un vecteur à ogives multiples capable de cibler la majeure partie de l’Europe, signalant un glissement vers une doctrine de contre-force ; le Pakistan a répliqué avec un lancement de MIRV Ababeel en octobre 2024 et a été frappé par des sanctions américaines deux mois plus tard. Le troisième tir réussi du Hwasong-18 à propergol solide par la Corée du Nord en décembre 2023 a marqué l’entrée en service opérationnel de l’arme, et des images d’avril 2025 montrent au moins un régiment équipé. Israël, en dehors du TNP, conserve toujours un stock estimé à environ 90 ogives mais reste officiellement silencieux.
Évolution dans le temps
Modernisation et changements de posture
Aux États-Unis, le bombardier furtif B-21 Raider est entré en production initiale à faible cadence après que Northrop a absorbé une perte de 477 millions de dollars pour accélérer les corrections, tandis que le missile balistique intercontinental (ICBM) Sentinel (LGM-35A) a déclenché un dépassement de 81 % du seuil Nunn-McCurdy, repoussant son premier vol à l’exercice fiscal 2026. Le complexe nucléaire ajoute également une bombe gravitationnelle B61-13 à haut rendement, dont la première unité a été assemblée en mai 2025, et prépare les escadrons de F-35A certifiés nucléaires de la RAF Lakenheath à atteindre leur pleine capacité opérationnelle cette année.
La Russie continue de déployer les systèmes Yars et Avangard, mais son ICBM lourd RS-28 Sarmat reste embourbé dans les retards et n’a pas encore équipé un régiment. En mai-juin 2024, Moscou a mené des exercices nucléaires tactiques conjoints avec la Biélorussie, soulignant sa volonté de déployer des ogives à l’avant, et en novembre 2024, le président Poutine a signé une doctrine révisée abaissant le seuil d’utilisation nucléaire en réponse aux menaces conventionnelles.
La Chine s’efforce de combler les lacunes en matière de survie : la construction de trois champs de silos géants se poursuit, et l’imagerie commerciale indique que le premier sous-marin lanceur d’engins balistiques (SNLE) de Type 096 est en cours d’assemblage à Huludao, ouvrant la voie à une force de dissuasion basée en mer de deuxième génération.
La France intègre l’ASN4G sur les futurs avions Rafale F5 qui seront basés à Luxeuil–Saint-Sauveur, tandis que l’ogive Astraea du Royaume-Uni est passée à la phase de conception juste au moment où la quille du premier SNLE Dreadnought a été posée en mars 2025.